Athene cunicularia
Chevêche des terriers
Les chevêches des terriers sont de petites chouettes à longues pattes qui nichent exclusivement sous terre. Elles s’approprient des terriers préexistants creusés par d’autres espèces des prairies telles que les blaireaux, les écureuils terrestres, les renards véloces, les coyotes et les chiens de prairie. Autrefois nombreuses dans les prairies canadiennes, les chevêches des terriers sont désormais répertoriées comme une espèce en voie de disparition au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
La situation
Il est temps de rentrer au bercail
Depuis des milliers d’années, les chevêches des terriers font partie des écosystèmes des prairies canadiennes, mais elles tendent à disparaître des prairies. Chaque automne, ces petites chouettes entreprennent un incroyable périple de migration vers le Mexique et le sud des États-Unis. Malheureusement, beaucoup de chevêches des terriers ne reviennent pas de ce voyage, et leur sort demeure incertain.
Pourquoi les chevêches des terriers sont-elles menacées ?
On estime qu’il ne reste que 270 à 300 chevêches des terriers reproductrices au Canada, ce qui en fait l’une des espèces d’oiseaux les plus en danger dans les prairies du pays. La perte et la fragmentation de l’habitat dues à la conversion des prairies en terres cultivées, la diminution des terriers, le faible taux de retour au printemps après la migration, et le très petit nombre de jeunes qui parviennent à maturité contribuent tous au déclin de l’oiseau.
Notre travail
L’Institut Wilder et ses partenaires sont engagés dans la restauration des populations de chevêches des terriers en utilisant une technique de conservation appelée « head-starting », qui vise à augmenter les taux de retour et le recrutement dans la population canadienne. Ainsi, le plus jeune oisillon d’un nid, celui qui a le moins de chances de survivre, est capturé et placé en captivité au lieu de migrer vers le sud pour l’hiver. L’année suivante, ces chevêches sont relâchées dans les prairies, mieux préparée à affronter l’avenir.
Les chevêches sont toujours relâchées en couples mâle-femelle dans des terriers artificiels installés dans les zones qu’elles habitaient auparavant. Les nids des couples relâchés sont surveillés de près et une fois que les oisillons sont assez vieux, ils sont piégés et bagués. Les bagues nous aident à les identifier au printemps suivant et nous indiquent qui a réussi à revenir de sa migration. Nous équipons certaines chevêches adultes de transmetteurs satellites pour nous aider à les suivre après leur libération et à en apprendre davantage sur les défis auxquels elles sont confrontées lors de la migration et pendant l’hivernage.
Le programme head-starting
En 2016, nous avons lancé un projet novateur en partenariat avec Environnement et Changement climatique Canada et Alberta Environnement et Parcs pour étudier si le programme Head-starting peut aider à rétablir la population de chevêches des terriers au Canada. Le « head-starting » est un outil de conservation qui consiste à prendre des jeunes chevêches dans la nature et à les amener à l’Institut Wilder chaque été, puis à les relâcher en tant qu’adultes le printemps suivant. Ces chevêches auraient peu de chances de survivre si elles étaient laissées en liberté, et notre projet les soutient à une étape cruciale de leur vie. Les chevêches sont ultérieurement relâchées en couples reproducteurs, contribuant ainsi à la population sauvage. Nous sommes très fiers de travailler en collaboration avec des propriétaires de terres locales et la Base des Forces canadiennes Suffield pour relâcher ces chevêches des terriers dans le sud de l’Alberta.
Notre impact en matière de conservation
En protégeant les jeunes chevêches pendant une phase critique de leur vie et en les relâchant en tant que reproducteurs potentiels sur les aires de nidification le printemps suivant, notre projet augmente la survie et les taux de retour de migration des chevêches la première année. L’objectif ultime est d’augmenter la population de l’espèce dans les prairies canadiennes.
Le saviez-vous ?
Les chevêches des terriers peuvent siffler pour imiter un serpent à sonnette et effrayer les prédateurs qui tentent d’entrer dans leurs terriers. Elles utilisent leurs longues pattes pour se réfugier rapidement dans leur terrier ou simplement pour chasser les insectes au sol.
Contrairement à de nombreuses chouettes, les chevêches des terriers sont actives de jour comme de nuit. Elles peuvent être aperçues au sol autour de leurs terriers, perchées sur des poteaux de clôture ou près de petits buissons.
Travail d’équipe
Nous sommes reconnaissants de la collaboration et du soutien de nos partenaires pour nous aider à protéger la chevêche des terriers dans les prairies canadiennes.