Satyrium curiosolus
Porte-queue Curieusement Isolé
Le porte-queue curieusement isolé est un petit papillon des prairies que l’on trouve dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Nous ignorons beaucoup de choses sur cette espèce et une grande partie de notre travail consiste donc à élucider ces mystères.
Une nouvelle découverte
Longtemps considéré comme une simple population du très répandu porte-queue demi-lune, ce délicat insecte, entièrement confiné à l’éventail de Blakiston, est désormais reconnu comme une espèce à part entière : le porte-queue curieusement isolé (Satyrium curiosolus). Bien plus qu’une mise à jour taxonomique, cette découverte révèle une lignée façonnée par 40 000 ans de solitude évolutive, un ancien survivant caché dans l’un des paysages les plus emblématiques et les plus riches sur le plan écologique du Canada.
Cette reclassification fait suite à des recherches génomiques et écologiques révolutionnaires, qui confirment que le papillon est génétiquement et écologiquement isolé de ses plus proches parents depuis environ 40 000 ans. Bien qu’il ait survécu à des cycles glaciaires répétés, il est resté une lignée évolutive distincte, à la fois génétiquement unique et écologiquement spécialisée.
Qu’est-ce qui menace le porte-queue ?
La seule population de porte-queue curieusement isolée se trouve sur l’éventail de Blakiston, dans le parc national des Lacs-Waterton. La présence de la centaurée maculée (Centaurea stoebe), une espèce végétale envahissante, est considérée comme une menace pour le papillon, car elle concurrence la végétation indigène dont le porte-queue demi-lune dépend pour se nourrir. Les catastrophes naturelles telles que les inondations ou les incendies pourraient également nuire à cette population. La population de Waterton a connu un grave déclin en 2018, causé par l’incendie de forêt de Kenow en 2017, qui a brûlé plus de 50 % de l’habitat du porte-queue demi-lune.
Notre travail
En collaboration avec nos partenaires, nous surveillons la population de becs-de-lièvre curieusement isolée et envisageons des mesures de conservation. Cette espèce étant génétiquement très distincte, les interventions telles que les transferts de sauvage à sauvage à partir d’autres populations ne sont pas viables. Des stratégies adaptées et spécifiques au site seront essentielles à sa survie. Nous nous efforçons de mieux comprendre le cycle biologique de ce papillon, ses comportements, ses interactions avec d’autres espèces et ses taux de survie.
Notre impact en matière de conservation
En obtenant davantage d’informations sur cette espèce sensible, nous souhaitons renforcer la population de becs-de-lièvre curieusement isolés dans le parc national des Lacs-Waterton et fournir des informations utiles pour une meilleure planification de la gestion.
Le saviez-vous ?
Contrairement à d’autres papillons qui prospèrent dans la steppe à armoise, cette espèce dépend d’une plante hôte différente – le lupin argenté (Lupinus argenteus) – et entretient une relation mutualiste avec une espèce spécifique de fourmis (Lasius ponderosae), une association que l’on ne retrouve pas dans d’autres populations de porte-queue. Les larves de papillo.n sécrètent une substance sucrée qui attire et nourrit la fourmi qui, en retour, protège les larves des autres prédateurs
Travail d’équipe
Nous sommes reconnaissants aux partenaires suivants pour leur collaboration et leur soutien à la conservation du porte-queue curieusement isolé en Alberta.